Le Cheminement postural dans sa pratique

« Nous commençons notre voyage de là ou nous sommes et non pas de là où nous voulons aller »

C’est un chemin de liberté que chacun peut emprunter en choisissant sa propre entrée. Celui qui pratique le Yoga suit ce chemin qui est son propre chemin sans appartenance à une communauté, à une religion particulière, sans croyance en des dogmes. Nous pouvons chercher dans un premier temps une meilleur relation avec son corps, avec son souffle.

Mudra femmeNous pouvons ensuite apprécier d’apprendre à calmer son mental (ce singe turbulent, jamais en repos) puis décider d’aller plus loin et cultiver son jardin intérieur, à mieux connaitre son moi avec ses émotions et ses entraves. Le Yoga nous enseigne avant tout la discipline de soi, car nous ne pouvons rien réaliser sans discipline.

Mais quelque fois, la discipline atteinte peut devenir extrêmement rigide et unilatérale, ce qui mène à la rigidité et renforce les tendances du moment et nuit au progrès à venir. Donc, le vrai moyen pour obtenir les résultats désirés est une discipline de soi dans l’équilibre.

« Le secret du succès réside dans la volonté, la persévérance et l’enseignement »

Le Yoga nous permet de vivre en harmonie la complémentarité du physique et du mental
Pour approcher cette qualité d’être que donne le Hatha-Yoga, il faut revenir à la définition de l’Asana (posture). Patanjali définit l’Asana par «posture stable et agréable». La pratique des postures amène progressivement l’élève à un état de stabilité intérieure qui lui confère une qualité essentielle : la disponibilité, la vacuité c’est à dire une totale liberté intérieure. Nous travaillons les postures (Asana) sous différentes formes.

« La souplesse n’a pas d’âge et l’âge n’a pas d’importance »

Nous cheminons en nous-même et réalisons les postures avec nos capacités du moment présent : le relâchement dans l’effort, l’effort dans le relâchement pour retrouver de l’harmonie en nous-même. Ce qui importe, ce sont les étirements du corps accompagnés d’un mouvement respiratoire qui nous amène progressivement au souffle d’une manière plus subtile et permet l’intériorisation.

Proposition et présentation d’un cheminement postural

LE CHEMINEMENT POSTURAL :

ASANA – La posture –
Patanjali affirme spécifiquement qu’Asana nous apprend à transcender la dualité chaud et froid, bonheur et malheur, richesse et pauvreté, perte et gain. Asana permet de vivre avec fermeté, douceur et équanimité parmi les vicissitudes et tumultes du monde.
Nous touchons à l’ensemble du corps physique et mental.
Voici la définition de l’Asana d’après Patanjali :

«Sthira sukham asanam»

Sthira signifie ferme, fixe, stabilité intérieure et extérieure.

Sukham signifie confortable, apaisant et félicité, être stabilisé dans un espace heureux (Akasha).

Su signifie bien et heureux.

Kha signifie espace lumineux (Akasha).

Asanam signifie être stable, centré dans un espace lumineux et heureux en soi.

La posture est très importante mais ne reste qu’un outil pour nous amener vers des plans les plus subtils à la rencontre du soi intérieur. Elle n’est pas un but, c’est un moyen d’ouverture de l’espace intérieur à travers le silence du souffle et l’ immobilité du corps.
Cependant, la posture n’est pas une fin en soi. À l’image du musicien qui répète inlassablement des gammes, pour un jour enfin, être l’expression la plus pure du compositeur ; Nous devons pratiquer et de façon régulière nos postures, pour atteindre cette relation directe et immédiate avec l’essentiel (Sahaja)

pranayama
Pranayama


« Ceux qui veulent vraiment réussir dans la voie du YOGA doivent renoncer une fois pour toutes à se disperser.
Prenez une idée, faites de cette idée votre vie , pensez-y, rêvez-en, vivez de cette idée. Que votre cerveau, vos muscles, vos nerfs, que chaque partie de votre corps soient remplis de cette idée et laissez de côté toute idée. C’est le chemin de la Réussite »
SWAMI VIVEKANANDA

Posture de la montagne
Posture de la montagne
Le Yoga est teinté de celui qui le transmet
Le Yoga est teinté de celui qui le transmet

La porte de la connaissance de soi, c’est le corps. Le fait du souvenir est une connaissance cachée, l’expérience du créé. Une des dualités la plus importante, c’est l’intérieur et l’extérieur, le cosmos intérieur, c’est l’espace du cordon ombilical qui relie les eaux d’en haut aux eaux d’en bas.
Nous pouvons connaître notre monde intérieur à l’extérieur. La connaissance de soi, c’est le corps, la seule vraie connaissance qui apporte de la joie, ce n’est pas celle que l’on reçoit de quelqu’un d’autre, c’est elle qui émerge en nous.
C’est celle qui est déposée en nous comme un trésor que l’on ne connaît pas et qui, tout à coup, par l’activation d’un élément extérieur, va se mobiliser et arriver à notre coeur (se souvenir le fait de se souvenir). Le symbole dans notre cheminement postural est très important.
Annick de Souzenelle

paschimottanasana
Paschimottanasana

DANS LA POSTURE, AVOIR UNE ATTITUDE DE QUETE

1/ SUR UN POINT DE VUE PHYSIQUE
Étirement des muscles, stabilité du corps, équilibre dans l’espace, notion du schéma corporel.

2/ SUR UN POINT DE VUE PHYSIOLOGIQUE (du plancher pelvien au sommet de la tête)
Les organes internes sont massés et dynamisés.

3/ SUR UN POINT DE VUE PSYCHOLOGIQUE
Le sentiment présent, être conscient de son état d’esprit, de sa propre nature, s’accepter tel que l’on est dans l’instant présent, avec ses capacités et ses possibilités du moment. Ce n’est pas par la volonté que nous évoluons, c’est par l’acceptation de ce que nous sommes. Plus on lutte, plus nous renforçons ses tendances du moment. Prendre le temps de se poser en soi-même.

4/ SUR UN POINT DE VUE SUBTIL, SILENCE ET IMMOBILITE DU CORPS

Introspection, humilité, vaincre sa propre nature et démons intérieur

Ne pas occulter que cette forme est à l’origine de la posture, s’asseoir d’une façon stable et
confortable, dans une conscience d’intériorisation qui ne veut pas dire somnolence, bien au contraire, cela veut dire silence, vacuité, expérience.
Toute séance de posture doit conduire à l’état de méditation.
Plusieurs plans s’offrent à nous pour travailler la posture.

Dans la pensée indienne, le corps est considéré comme « un temple dont les postures sont ses rituels » (Shri Mahesh).

La posture peut être travaillée sur deux plans :

1/ individuel, comme dans le bouddhisme du petit véhicule orienté sur sa propre évolution en prenant conscience des quatre points de vues ci-dessus, dans leur globalité, pour passer vers autre chose dont nous retrouvons les sens dans le grand véhicule.

2/ le grand véhicule, travailler pour l’humanité du microcosme, la cellule, le soi individuel vers le macrocosme, le soi universel en chacun de nous.

Nous partons d’une cellule qui a donné la vie, l’embryon, puis multiplication des cellules dont la
conséquence est l’être humain, magnifique résultat doté d’une mécanique de précision et d’une conscience à plusieurs niveaux. Lorsque nous travaillons sur ce plan d’humanité toute entière, nous sommes l’humanité et nous participons à la conscience universelle où le petit moi prend une toute autre dimension de l’ordre de l’origine divine, d’où l’on vient et qui nous sommes.

« LE POINT DE DEPART : LE CORPS EST UN TEMPLE, LES POSTURES SONT SES RITUELS. »

Travaillons, cheminons dans cet état d’esprit. N’occultons pas cela, c’est une âme qui habite un corps et non un corps qui habite une âme. À l’école de Salerne, le corps est le tombeau de l’âme, d’après Pythagore, le corps doit être beau, vigoureux pour que l’âme intérieure se porte bien et s’élève. Ce corps est le véhicule de la conscience.

À travers le corps, nous devons apprendre à connaître notre propre nature. Ce n’est pas par la volonté que l’on évolue, c’est par l’acceptation de ce que l’on est là, aujourd’hui, dans l’instant présent. Toute posture doit être travaillée dans une dimension symbolique, bien entendu, dans une future évolution, nous devons laisser les symboles nous quitter. Mais bien avant d’en arriver là, servons nous de ceux-ci.

– Prenons conscience de la terre (Bhumi) l’élément terre. La terre nourricière (nous l’avons oubliée). Elle nous porte, elle nous donne la vie, c’est elle qui va nous donner notre point d’appui, notre enracinement, notre encrage, surtout ne l’occultons pas, servons-nous d’elle dans sa symbolique et sa puissance.

Le contact avec la terre, force et légèreté

La terre est un organisme vivant. Sa vie se développe sur des plans correspondants aux plans humains. L’orientation a pour but de nous permettre, nous pratiquants de yoga, de profiter de cette énergie sur tous les plans.

– Cette forme physique, l’enveloppe de notre peau, notre squelette qui nous permet de nous tenir droit et la façon dont il peut bouger grâce à nos articulations et ses ligaments, avec notre sang pour nous nourrir et tout le réseau des nerfs. Tous ces éléments contribuent à notre intégrité structurelle. Cette forme ainsi obtenue est identique au microcosme et macrocosme.

– Nos os sont les roches calcium et phosphore, falaises de notre échafaudage intérieur. Les fluides organiques de notre corps constituent 70% de notre corps tout comme les océans représentent 70% de la planète.

– Ne pas oublier la relation entre ciel et terre. Nous sommes, nous les êtres humains, dans ces deux mondes et plus proches de la terre, élevons nous vers le ciel tout en restant sur la terre.

QUATRE ETATS DANS LA POSTURE

1/ PREPARATION DE LA POSTURE :

A/ Première étape – Passive –
Quelque soit l’endroit où nous pratiquons, mettre ce précepte de terre en action ainsi que du ciel.
Se situer dans le lieu, dans le temps et l’espace c’est un état d’esprit, cela est très important avant de réaliser sa posture. Une attitude calme et sereine dans son unité, partir du rien pour aller vers le tout le corps étant un fabuleux champ d’exploration pour aller à la rencontre de l’autre en nous-même. Prendre le temps de se poser de se déposer en
soi- même réellement avoir un regard neuf, une attitude d’étudiant en sachant que la posture est l’outil de recherche de l’autre partie de soi-même.
Une assise large, stable, et confortable. Équilibre entre la droite et la gauche masculin féminin. Un contact chaleureux, avec la terre mère nourricière… et le ciel ce lien entre les deux mondes, une assise intérieure. La tête, la nuque, la colonne vertébrale sur une même ligne, le bas ventre est légèrement gainé, la colonne vertébrale est bien érigée jusqu’à
la fontanelle sans tensions parasites et en repoussant l’espace avec le sommet de la tête, une expression calme sur le visage. La vigilance entretient la posture et la posture entretient la vigilance. La forme est placée, équilibre dans l’espace. La respiration est calme, agréable et silencieuse.

Effort dans le relachement et relachement dans l’effort

Visualisation de sa colonne vertébrale l’axe central de vie, trois états solides sur le plan vertébral, fluide la moelle épinière, et lumineux le canal central la Sushumna (se souvenir de où tout a commencé cette reliance à l’énergie divine). La Shushumna est un canal subtil central situé au coeur de l’axe de vie, la colonne vertébrale depuis le coccyx jusqu’à la fontanelle. C’est en elle que sont situés les sept chakras (centre de conscience ou d’énergie).

. D’un point de vue respiratoire, inspiration et expiration à chaque fois que j’inspire je ressens une certaine fraîcheur et je me place à l’intérieur de moi-même et à chaque fois que j’expire, je ressens une certaine tiédeur et je me place à l’extérieur de moi-même comme une vague respiratoire d’où cet échange permanent entre l’intérieur et l’extérieur. La respiration n’est qu’une conséquence, une expression de la manifestation. On respire parce que l’on vit d’où cette reliance à chaque instant de ce souffle de vie animant la forme.

. D’un point de vue imagé : nous pouvons comparer la respiration à un accordéon placé sur un sens vertical.

. Une image, la symbolique de Caïen et d’Abel dans l’ancien testament. Caïen l’inspirateur, le sédentaire a tué Abel l’expirateur, le nomade. Nous sommes devenus dans ce monde moderne des inspirateurs. Redevenons des nomades (des expirateurs), cherchons et explorons. L’inspiration et la sédentarité nous ont menés au matérialisme et au renforcement de notre ego.

. Nous devons envisager la posture de telle sorte qu’elle nous amène à réfléchir sur une notion d’espace. Elle n’est pas un but, c’est l’ouverture de l’espace intérieur. Cheminons du mieux que nous pouvons. Cherchons sans cesse dans ce champ d’investigation avec une conscience intériorisée. La posture, pour bien être accomplie, doit partir du centre de notre être et de se prolonger de façon dynamique jusqu’à la périphérie de notre corps.

Dans une posture, c’est tout l’être qui s’ouvre de l’intérieur vers l’extérieur, qui nous amène de par notre attention et notre présence éveillée jusqu’aux extrémités du corps en activant la peau sur les muscles. De même la respiration se fait dans tout le corps, par tout le corps. Chaque pore de notre peau respire. Cela donne une toute autre dimension.

« Soyons les sculpteurs de notre propre sculpture » Shri Mahesh

B/ Deuxième étape – Action –

Se glisser dans la posture, la réalisation de celle-ci passe par une douce harmonie, le mouvement doit être non saccadé, lent, rythme et régularité sans tension mais comme le moyen de comprendre puis d’intégrer notre corps avec notre respiration dans un premier temps pour aller à la rencontre du souffle, notre esprit, notre intelligence, notre conscience et notre essence. C’est ainsi que l’on peut faire l’expérience de la véritable intégration et réalisation de la liberté ultime et là, et seulement là, nous évoluons avec nos cinq corps (Kosha).

Le Yoga identifie cinq niveaux différents qui sont les enveloppes de l’être appelées Kosha. Ces enveloppes subtiles doivent être complètement intégrées en harmonie les unes avec les autres pour que nous parvenions à la complétude.

1/ PREMIERE ENVELOPPE : ANNAMAYA KOSHA – Charnel –

L’enveloppe la plus extérieure c’est le corps physique, grossier, fait de nourriture, notre peau, nos os, nos muscles et nos organes internes, c’est le corps que nous voyons, que nous sentons. Ce corps anatomique qui englobe les quatre autres corps subtiles.

2/ DEUXIEME ENVELOPPE : PRANAMAYA KOSHA – Vitalité –

C’est le corps vital qui est le siège de l’énergie, du souffle de vie.

3/ TROISIEME ENVELOPPE : MAMOMAYA KOSHA – Corps mental –

C’est l’enveloppe mental. C’est le siège de notre pensée et de notre intelligence.

4/ QUATRIEME ENVELOPPE : VIJNANAMAYA KOSHA

C’est l’enveloppe de la connaissance discriminatoire, la réalité absolue.

5/ CINQUIEME ENVELOPPE : – ANANDAMAYA KOSHA –

C’est l’enveloppe de la félicité, béatitude (ANANDA)
C’est notre identité la plus profonde, la plus cachée de nous-même.
Dans notre discipline, l’important c’est de comprendre, de percevoir cette intégration et l’équilibre des Kosha. Le Yoga est une science intégrale.
Nous sommes uniques et complets. Nous devons retrouver cet équilibre en tant qu’être humain entre autres à ces cinq enveloppes que nous avons la possibilité d’intégrer dans notre cheminement postural. En d’autres termes, le corps physique n’est pas séparé de notre souffle, de notre esprit et de notre âme. La pratique du Yoga nous apprend à vivre pleinement, physiquement et spirituellement, à cultiver chacune des différentes enveloppes et retrouver cette divinité intérieure qui ne demande qu’à s’exprimer.

« Ce n’est pas le yoga qui blesse mais la façon dont on le pratique qui peut mener à la blessure. »

Apprenons à cheminer, chaque détail a son importance. La posture est une sensation non une performance.
Bien sûr, l’effort existe avec la notion de relâchement dans l’effort, tension détente ou effort dans le relâchement comme le mitigeur du robinet entre l’eau froide et l’eau chaude.
Pratiquons les Asanas sans perdre la sensation de la peau comme un miroir reflétant notre état mental. Dès l’instant où nous perdons la sensation de la peau, l’Asana s’émousse et le courant de l’intelligence est perdu. Observons dans la pratique, ainsi que les muscles pour que le corps s’accorde à la posture. Pour parvenir à cela, le corps entier doit agir pour étendre une partie, nous devons étendre le tout, n’être qu’un, entier, global et non dissocié. Cela nous donne la compréhension.

C/ Troisième étape – Sérénité –
C’est de maintenir la posture dans l’immobilité de sa forme interne et externe. Le secret du maintien d’une posture est le rassemblement des énergies, cela entraîne le calme, physique, l’équilibre de ces énergies, l’énergie suit le mental, le mental suit toujours l’état d’esprit. À ce stade de la posture, nous plaçons la pause respiratoire qui est primordiale dans notre recherche.

Silence et immobilité de la forme physique et interne, un sillon sur son chemin

Cette pause nous amène au silence et au bonheur (Monham Sukam), seul l’instant nous permet d’être là dans l’ici et maintenant. Dans notre cheminement et discipline, cette pause (Kumbhaka) est essentielle pour la réalisation du chemin intérieur, crée une unité avec une profondeur du lac intérieur. Cette pause nous conduit vers d’autres plans, l’agir dans le non-agir. La détente implique le relâchement de la tension musculaire pour étirer plus en profondeur, expirons et étirons, après cette expiration, cette pause est confortable, agréable.
Aucune turbulence n’est présente, douceur dans tout le corps et légèreté dans l’esprit. Cette pause dans la posture ne se crée pas avec notre mental (notre cerveau), elle se réalise à partir de notre coeur qui nous rend léger. C’est un voyage intérieur jusqu’à notre âme universelle à la rencontre du Soi.
Patanjali parlait d’attitudes de bienveillance, de compassion, de contentement et joie. Laissons-les s’exprimer à travers cette pause.
Dans cette pause, aucune fluctuation du mental, simplement un état d’être où se place les huit étapes de l’Astangha Yoga. On s’offre à soi-même et au Divin. Laissons-nous absorber par celle-ci.

D/ Quatrième étape – Fluidité –

Retour de la posture. Cela doit se faire de la même façon que celle dont nous l’avons abordée. Rythme et régularité, douceur. Ce relâchement est primordial au risque de perdre le bénéfice de notre cheminement intérieur et d’y amener les turbulences tant physiques, physiologiques ou psychologiques
Aucun essoufflement ne devrait se manifester limpidité et fluidité du souffle dans tout le corps. L’être s’ouvre au monde extérieur. Grâce à cette qualité de cheminement, la posture nous enseigne paix et sérénité. Nous nous sommes immergés au plus profond de nous-même pour mourir et renaître à nous-même en allant de l’ombre, des ténèbres vers la lumière, et là, une toute autre dimension émerge.

Asato ma sat gamaya amène moi de l’ignorance à la vérité.
tamaso ma djiotir gamaya amène moi des ténèbres à la lumière.
mrityorma amrutam gamaya amène moi de la mort à l’immortalité.

E/ La relaxation
Shava se traduit par corps, il signifie immobilité de la mort.
Ce temps de repos est une des étapes les plus importantes dans la réalisation de notre cheminement postural car c’est à ce moment précis que toutes les énergies s’équilibrent de part la décontraction et recharge de ces énergies. Dans cet état, le corps est immobile, lourdeur et pesanteur agréable dans tout le corps sans tension ni action, la nature s’équilibre naturellement en nous.
Nous sommes allongés, les membres sont relâchés, le visage est détendu, serein, la gorge est détendue, aucune tension au niveau des globes oculaires, les deux orifices narinaires sont relâchés, la gauche (lunaire) est plus importante que la droite (solaire), la tension physiologique est tombée, prolongation de notre vie.
Nous sommes absorbés par notre Prana, respiration eslat naturelle, nous ne sommes plus l’acteur de celle-ci mais le témoin.
Relâchement total de tout le schéma corporel donc redynamisation des organes internes d’où une relaxation profonde, nous devenons le témoin de notre souffle, le corps n’existe plus, plus d’angoisses, plus de peurs.
Ces étapes ne font en fait qu’une seule unité harmonieuse. Il ne doit y avoir aucune rupture entre chacune d’elles. Bien au contraire, d’une posture à une autre, les temps de pauses (même courts) ne se dissocient pas il y a une reliance et un fil conducteur comme un cordon ombilical entre elles.
Surprenons-nous en train de nous observer d’être dans cette qualité de présence, de ne pas nous enfermer dans un rôle. Libérons-nous de nous-même avec l’acceptation d’un bonheur, d’une joie, la posture est vaste et nous y amène;

Cours de Yoga chez Occitanie Bien-être
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"Le Yoga est teinté de celui qui le transmet"
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Lors du cheminement postural
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Pranayama, le contrôle du souffle

Que fait l’adorateur ? Pourquoi ?
Parce que, comme nous, ils ont peur. C’est à cause de la peur que la conscience reste encombrée. Pas la petite peur facile à définir, pas la peur de ceci ou de cela, mais la grande peur fondamentale qui est le terrain fragile sur lequel nous construisons tous nos rêves et qui, un jour ou l’autre, nous paralyse et détruit ce que nous avions construit avec tant de persévérance ».
C’est une des visions tantrique qui permet de nettoyer le temple à grande eau.
Citation de Daniel Odier, « Le Tantra »
Il nettoie le temple. Comment ? En demandant à tous ceux qui s’y trouvent assis depuis toujours de sortir pour qu’ils puissent balayer, jeter sur les dalles de l’eau fraîche puisée à la rivière, éparpiller des pétales de roses. Très vite, l’adorateur se rend compte que les personnages qui se trouvent assis dans sa conscience, se refusent à sortir du temple.

Un état d’être face à soi même, courage, force, légèreté, fidélité

La posture du héros – Vira Asana –
L’homme, le guerrier, le chef. Il garde en lui l’équilibre des deux plateaux de la balance. C’est celui qui réussit ce qu’il entreprend d’où cet esprit de persévérance qui lui permet de vaincre ses démons intérieurs pour se réaliser dans un espace heureux.

La posture de la dévotion – Hanuman Asana –
Elle nous conduit à la connaissance de nous en nous renvoyant à la voie du yoga et nourrit de son symbolisme, nous procure force, courage, légèreté et fidélité.

La posture de la sauterelle – Shalabha Asana –
Nous sommes chenilles évoluant dans ce monde matériel, notre corps représente la lourdeur. Développons nos ailes, notre légèreté qui nous permet de nous élever vers d’autre plans.

La posture du poisson – Matsya Asana –
Elle nous permet de remonter le courant de la vie comme un petit poisson, d’aller à l’encontre de nos tendances inférieures, nos habitudes, et notre confort matériel qui développe notre ego… C’est pourquoi cette posture nourrie du symbole nous permet de nager à contre-courant et de ne pas se laisser porter par celui-ci.

Patanjali détient la réponse : le yoga nous aide à ne pas suivre le flot incessant de notre monde moderne, de percevoir la réalité telle qu’elle est …. et de nous donner accès lorsqu’il est pratiqué avec conscience correctement sur une voie sûre pour établir, développer la force de volonté et de résistance pour atteindre paix et sérénité, et non se laisser happer par les tentations et les dérives extérieures qui ne sont qu’illusions.

DHYANA – La méditation –

L’état de méditation est permanent à chaque moment de notre vie, il suffit d’être dans la pleine conscience. La méditation, c’est la cessation des mouvements de la pensée, afin de laisser émerger la conscience.
Méditer au sens yoguique, ce n’est pas de ne pas penser, mais au contraire, passer au delà de la pensée rationnelle et individuelle et surtout de ne pas confondre avec un état d’extase, de joie, ou de transe.

Nous devons rester vigilants face au mental et être conscients de tout ce qui se passe tant dans le mental que dans le corps, et être capable d’observer les pensées sans leur donner nourriture, ni jugement, être attentif sur un seul point et non confondre avec la concentration pour que le mental ne vagabonde pas. Être sage et percevoir le monde tel qu’il est et sans illusion (Maya).
La méditation nous aide à découvrir et à entrer en nous-même avec l’esprit frais, vif et alerte dans le temple de la conscience mais en même temps, sortir de nous-même.
Dans le tantrisme, il n’y a fondamentalement pas de temple, pas de Dieu, pas de dogmes, pas de croyances. Il n’y a qu’un immense cordon ombilical qui relie chaque être et chaque chose dans le Divin, c’est d’évoluer dans la pleine conscience totale et de célébrer la vie.
La conscience est l’éveil, la conscience est la demeure des Dieux, la conscience est le temps, la conscience est l’espace, la conscience est le pot, la consciente est la jarre de laquelle s’écoule le Divin.

« De la méditation naît la sagesse » Le Bouddha.

La méditation n’est confinée ni à un lieu, ni à un moment. Elle aide à porter une attention méditative à tout ce que nous faisons, nous nous détendons dans cet état de discernement, de calme et donc, d’attention aux événements, à la vie en général, dans le moment présent en pleine conscience. Dans notre pensée quotidienne, notre pensée et nos sentiments sont constamment en mouvement. Et ces mouvements peuvent être comparés aux vagues à la surface d’un lac.
L’air (l’esprit) met l’eau (le sentiment) en mouvement. Si un vent se lève, il forme des vagues. Si l’on regarde une eau agitée, tout est trouble. Notre propre visage et l’environnement apparaissent déformés et le soleil (symbole du Divin) est caché par des nuages (pensées agitées et soucieuses).
Si le lac est calme, on voit le fond et tout ce qui y reflète est clair et beau, et le soleil se voit de nouveau. La manière d’accéder à ce calme intérieur et d’en tirer le plus grand profit, est l’état de méditation. Lorsque l’esprit s’apaise, la méditation se produit spontanément et l’on connaît le repos total. Demeurer dans cet état est un espace de paix. La méditation, c’est d’aller du connu vers l’inconnu puis revenir au connu.

Quel impact peut avoir le YOGA sur notre caractère et nos réactions dans la vie quotidienne ?

paschimottana-asanaAprès cet exposé, la compréhension et la conscience de l’instant présent sont essentielles pour accéder au bonheur.
Seul un état de présence à soi-même nous permettra d’avancer sur ce chemin, tout dépendra de notre pratique et comment nous le pratiquerons avec bienveillance et respect du corps dans notre quotidien.
La technique reste primordiale, elle nous enseigne l’observation mais plus nous avancerons dans la voie du yoga plus nous serons créatif, artiste et là nous serons dans la véritable expérimentation « être dedans »
Le Yoga nous permettra de retrouver une coordination entre l’esprit et le corps et sa propre évolution,avec une santé parfaite, un équilibre et une harmonie physique qui assurera la paix , ainsi que la joie de vivre.
Une objectivité de pleine conscience avec réalisme de ce qui est… Voir les faits tel qu’ils sont et avoir cette capacité que tout est en mouvement et tout est possible, les qualités, les ressources sont en nous, rien n’est figé, tout est en nous.
Notre caractére s’assouplira, deviendra plus compréhensif tout en restant soi en se respectant. Nous deviendrons de véritables observateurs de notre existence. Nous serons dans l’action de nos pensées, de nos paroles et de nos intentions.

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